C’est fait. Ce soir, après 8 années de fuite, la justice gambienne va refermer la porte de l’une de ses cellules de détention de Banjul, derrière Sanna Manjang. L’ancien Lieutenant-colonel de l’armée gambienne et l’un des hommes du dernier cercle du Babiili Mansa a été remis aujourd’hui aux autorités militairess de son pays. La remise de l’encombrant colis a eu lieu cet après-midi à Sility, l’une des frontières avec le Sénégal.
Le lieutenant-colonel Sanna Manjang est de retour sur le sol qu’il a pendant longtemps souillé avec le sang de ses victimes, dont les corps ont fini dévorés par des crocodiles de Kanilaï ou enterrés dans des fosses communes de la foret de Fogni Kombo. Il va, ce soir, dormir dans l’une des cellules des nombreux centres de détention de Banjul que nul autre que lui connait si bien les affreuses condition carcerales pour y avoir fait séjourner de nombreux gambiens que la mégalomanie de His Excellency Yahya James Junkung Jammeh a décidé qu’il ne méritaient plus de vivre. En garde à vue depuis samedi à Ziguinchor où il était interrogé depuis son arrestation, par une expédition de l’armée sénégalaise, l’homme dont le nom a été cité dans de nombreux dossiers d’assassinats, de torture et d’exécution extra judiciaires ordonnés par Yahya Jammeh, l’ancien président de la Gambie, doit faire face à de nombreuses charges. Et dire qu’’il risque la peine de mort est un euphémisme; puisque la Gambie n’a toujours gardé cette peine abominable dans son arsenal judiciaire.
Fidèle parmi les loyaux de Yaya Jammeh, Sanna Manjang avait fui son pays au lendemain du départ à lexil de Yahya Jammeh, en janvier en 2017. Considéré depuis cette date comme un déserteur, il avait fait l’objet de nombreux mandats de recherche de la part des nouvelles autorités de Banjul.c’était le 10 mars 2017, via Interpol. Ensuite, lorsque le jugement ultra médiatisé du tribunal TRRC a débuté, procès dans lequel des crimes de Yahya Jammeh avaient été exposés a la face du monde, Sanna Manjang a été l’absent le plus présent. Pour le coincer, la Gambie a été obligé d’émettre un mandat d’arrêt international à son encontre. Et, puisqu’il n’était pas là pour se défendre, c’est tout naturellement que la quasi-totalité de ses compagnons (les Junglers) l’ont chargé et désigné comme «l’exécutant le plus sadique» des crimes, les pires que ce petit pays anglophone coincé dans le Sénégal ait connus.
Recherché dans son pays, il avait trouvé refuge en Guinée Bissau. Et, c’est tout dernièrement que Sanna Manjang aurait rejoint le Sénégal et trouvé refuge auprès de présumés combattants du MFDC qu’il connaissait depuis longtemps. Et avec lesquels il s’adonnerait à toutes sortes de trafics, dont celui du bois de Casamance. “Il a été dénoncé par des concurrents aux autorités gambiennes qui ont partagé le renseignement avec leurs homologues sénégalaises.” Ont confié à Kéwoulo des sources sécuritaires. C’est après l’exploitation de ce renseignement que l’armée sénégalaise a procédé, ce samedi, aux interpellations. En plus de Sanna Manjang, 3 autres personnes ont été arrêtées: il s’agit de Modou Badji, né en 1981 à Bassène, marié à deux épouses. Comme lui, Ansoumana Badji, né en 1997, marié et père de 3 enfants et Famara Badji né en 1980 et père de 7 enfants sont tombés dans les filets des militaires du 5eme bataillon. Famara Badji a été soldat dans l’armée de Yahya Jammeh.
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